Bonjour. Ce n’est pas Isabelle qui écrit. C’est Alain, son chum, l’ours mal léché dont elle vous parle à l’occasion.

Je regarde Isabelle publier des articles depuis bientôt quatre ans, et j’ai décidé pour une fois de participer à son blogue en publiant un article pour vous donner ma version de ce qu’est une maison unique et vintage.

Celle que nous allons voir est décrite comme ceci par l’annonceur: « LA PAIX! Maison centenaire à la campagne, située sur superbe terrain boisé avec plus de 1200 arbres et voisins éloignés. Belle d’autrefois, relativement bien conservée ne demandant qu’à être découverte et restaurée tel un diamant brut attendant d’être taillé et poli! Emplacement intime pour tranquillité ultime, à qui la chance? »

Allons-y dans l’ordre. La première photo nous laisse rêveur. Elle fait penser à la chanson 23 décembre de Beau Dommage, celle où Michel Rivard clame:

« Fée des étoiles, j’peux-tu avoir un autre hockey?
J’ai perdu l’mien, beau sans-dessein
J’l’ai échangé contre une photo où on voit rien
Une fille de dos qui s’cache les fesses avec les mains »

Oui, elle peut paraître décevante pour le profane, mais ce serait négliger sa poésie. Qu’est-ce qu’on cherche, lorsqu’on cherche une maison? On cherche un toit. Et c’est exactement ce qui est offert ici, un toit.

La photo suivante nous permet d’admirer l’architecture, dans laquelle on a courageusement refusé de céder à la tendance désolante des immenses fenestrations. Pour admirer l’extérieur, il faut sortir dehors et respirer le grand air.

Une autre photo nous montre l’intention de l’architecte qui a décidé de procéder à une interprétation littérale de l’expression « maison dans les arbres ».

Pour ne pas encombrer le terrain de près de 30 000 pieds carrés, il est plutôt ingénieux de concentrer le barbecue, le hamac, le bateau, l’échelle, le gazebo et le brûleur à déchets dans le même secteur restreint. Critique bucolique de l’étalement urbain.

La grange/garage a été laissée à la merci des éléments pour lui donner une patine inimitable.

La pièce principale nous montre un endroit où il fait bon vivre en toute simplicité. L’harmonieux mélange de jaune moutarde et d’orange brûlé rappelle les Tonka de mon enfance. Fort heureusement, le rouleau de papier toilette sur la table est déjà prêt à éponger mes larmes nostalgiques.

La cuisine est l’élément qui permet de vendre une maison. On y trouve toutes les commodités, comme un climatiseur de fenêtre et du duct tape. Le bleu poudre des armoires est tout à fait une couleur. Et le rideau chamoiré affiche des petits carrés qui sont une forme géométrique. La robinetterie de l’évier a été remplacée, comme en témoigne le col de cygne au bout du comptoir, mais les anciens robinets sont toujours présents, pour donner du cachet.

Le salon dégage une impression de confort et de détente, avec son canapé confortable avec robe de chambre, et cendrier fonctionnel. Vous n’aurez pas à démonter les murs pour faire des travaux d’électricité puisque visiblement, la totalité du système électrique de la maison a été détournée pour créer un centre domotique au design évoquant une assiette de spaghetti cubiste.

Dans la salle de bain – qui sert aussi de gym maison – trône une confortable baignoire ornée d’un ventilo et d’une chaufferette vintage. Le style « ruines antiques » de la pierre ornant la baignoire lui donne un côté distingué: on pense tout de suite à des thermes romains.

Carabines et épées animent les murs zens de la bibliothèque/bureau. Attaché-case, canette de WD-40 et cadre de licorne donnent à la pièce un aspect majestueux.

La salle multimédia possède un système de son capable de peler les murs.

Un système de rangement élaboré permet de classer les objets à l’horizontale, sur toute la surface du plancher, ce qui permet de libérer le mur et de laisser toute la vedette à la mansarde.

Oui, dans cette chambre, il faut faire une petite réparation dans la peinture, mais comme elle a été laissée intégralement sur le plancher, il est possible de la reconstituer comme un puzzle.

Dans la chambre, il est apparemment possible de relier le lit métallique à une pile de voiture pour jouer à « l’inquisiteur de Guantanamo », jeu coquin qui gagne en popularité dans les cercles branchés.

Pour terminer, la chambre principale permet de se réveiller dans un orange éclatant, peu importe qu’il y ait du soleil ou non à l’extérieur.

En conclusion, il s’agit effectivement d’un diamant brut. Les possibilités d’avant/après sont tout simplement étourdissantes. Huit pièces, cinq chambres, une salle de bain, pour un total de 119 000 $. À ce prix, bien sûr, sont inclus: « Poêle à combustion lente, ventilateur de plafond, stores. Lesquels sont vendus sans garantie légale de qualité, aux risques et périls de l’acheteur, mais devront être en état de fonctionnement lors de la livraison de l’immeuble. »

Rien à ajouter. C’est une maison au cachet unique. Cliquez ici pour la fiche de l’annonceur.