La Brocante du village
Cela fait neuf ans que mon chum et moi sillonnons la 40 entre Montréal et Trois-Rivières presque chaque semaine pour nous rendre à notre chalet. En général, nous partons le vendredi soir et une fois sortis du trafic, nous voulons arriver au plus vite à notre havre de paix. Partis un samedi sans nous presser pour une rare fois, nous avons décidé d’arrêter en chemin, dans le coin de Berthierville, pour aller voir une petite brocante dont j’avais entendu parler par je ne sais plus trop qui. Après quelques recherches sur mon téléphone, j’ai finalement retrouvé le nom de l’endroit: la Brocante du village, à Saint-Barthélémy. Situé sur le chemin du Roy, le commerce a pignon sur rue dans l’ancien magasin général du charmant petit village de 2000 âmes. La voiture n’était pas encore stationnée que je tombais en pâmoison.
En arrivant à Québec, l’auteur H.P. Lovecraft avait décrit la ville comme « un fragment du monde des fées »: j’ai la même impression en mettant le pied dans la maison. La bonne odeur de feu de bois me remplit de joie et mes yeux émerveillés ne savent plus où se poser. Et ici, malgré la quantité impressionnante d’objets, pas de fouillis: on sent un ordre méthodique derrière ce foisonnement d’objets anciens et vintage. Je suis à peine entrée que René Blais (propriétaire de la Brocante avec son épouse Sylvie) m’accueille chaleureusement. Il lui faut à peine une minute pour me demander si on s’est déjà rencontrés. Ce n’est pas le cas, mais je me rends compte qu’il est un habitué de ma page Facebook et l’on se connaît donc virtuellement depuis quelques mois déjà. J’ai droit à la visite complète. « Auparavant, nous étions à Saint-Jérôme et j’étais dans la construction, raconte René. Sylvie avait une friperie. Ça fait huit ans que nous avons acheté le magasin général et que nous nous sommes installés ici. » Son passé dans la construction, René le met à profit en ayant rénové l’immeuble – qui était tombé en décrépitude – avec une minutie exemplaire. Son but? Recréer l’ambiance de magasin général de l’époque. L’immense caisse enregistreuse – un des objets favoris de René – qui trône à côté du comptoir d’origine nous aide facilement à nous mettre dans l’ambiance.
« Elle date de 1908, nous précise le propriétaire. Chaque employé avait une clé différente, permettant d’opérer le tiroir qui lui était assigné. Ça facilitait la comptabilité. » Vaisselle, outils, lampes, affiches, meubles, etc., la liste d’objets anciens serait trop longue à faire, mais il est à peu près impossible de ne pas trouver quelque chose à son goût. En fait, ce qui semble le plus difficile à faire, c’est de ne pas remplir la voiture avec tous les petits trésors qu’on peut dénicher. La grande spécialité de la Brocante du village – ce qui fait sa renommée à la grandeur du Québec – c’est la quincaillerie ancienne. Pour rendre justice à la collection de près de 63 000 objets (poignées, pentures, boutons de portes, etc.) amassée par le couple, je vais consacrer un article complet à ce sujet, le mercredi 5 février. Ci-dessous, voici la porte que je vais vous faire franchir dans mon prochain article. 2014 est encore jeune, mais je crois qu’il me sera difficile de faire une découverte plus spectaculaire cette année !
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